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UNION AFRICAINE – ONU | Un partenariat à parfaire



L’Union africaine (UA) et l’Organisation des Nations Unies (ONU) se félicitent des progrès réalisés dans le cadre de leur collaboration mais reconnaissent que les deux organisations peuvent faire mieux notamment pour promouvoir ensemble et davantage la paix, le développement, les droits humains et l’Etat de droit.

A l’occasion du 20eme anniversaire de la création de l’Union africaine, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies a salué la collaboration entre l’ONU et l’organisation régionale comme une pierre angulaire du multilatéralisme, mais il s’est aussi inquiété de la résurgence des conflits, des impacts du changement climatique et de la guerre en Ukraine sur ce continent pour lequel il a requis une aide au développement massive.

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité (actuellement présidé par le Gabon ) consacrée à la coopération entre les deux organisations, le chef de l’ONU António Guterres a rappelé qu’en 2002 les dirigeants africains s’étaient engagés à œuvrer ensemble afin de prévenir les conflits et de promouvoir la paix, le développement, les droits humains et l’Etat de droit.






Soulignant qu’ils avaient souhaité permettre à l’Afrique de jouer le rôle qui lui revient sur la scène internationale, et aboutir à un système de gouvernance mondiale plus juste et plus efficace, le Secrétaire général a cité nombre d’exemples de la détermination de cette organisation régionale, tels l’Agenda 2063, l’accord de libre-échange continental et l’initiative « Faire taire les armes en Afrique », et plus récemment l’initiative des Centres de contrôle et de prévention des maladies de l’Afrique (CDC Afrique), un outil précieux pendant la pandémie. 

António Guterres n’a pas manqué de louer le partenariat unique qu’entretiennent l’ONU et l’Union africaine, ancré dans les principes de complémentarité, de respect et de prise en charge africaine, et aujourd’hui considéré comme une pierre angulaire du multilatéralisme.

Il a ainsi évoqué plusieurs réalisations récentes dans son rapport. D’abord dans le domaine de la sécurité et du règlement des conflits, le lancement conjoint, avec la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le G5 Sahel, de l'Évaluation indépendante afin d’améliorer l’action globale menée en matière de sécurité, de gouvernance et de développement à travers le Sahel, ainsi que des initiatives communes avec la même CEDEAO pour un retour rapide à l'ordre constitutionnel au Burkina Faso, en Guinée et au Mali. Il a cité aussi un engagement soutenu en faveur d’un règlement négocié du conflit en Ethiopie, dans le cadre d’un processus avec l’Union Africaine, et des campagnes conjointes de collectes d’armes à Madagascar, au Niger et en Ouganda.

Défi de la bonne gouvernance

Cette collaboration œuvre aussi pour la bonne gouvernance et les transitions politiques dans les pays de la région. L’ONU et l’Union africaine, en collaboration avec l’IGAD, l’Autorité intergouvernementale pour le développement des Etats d’Afrique de l’Est, ont travaillé à rétablir une gouvernance démocratique menée par des civils au Soudan, au processus de transition au Tchad et au bon déroulement du scrutin présidentiel en Somalie.  






Malgré ces réalisations, le Secrétaire général a déploré la persistance de défis, le fait que le recours à la force soit trop souvent considéré comme « la seule méthode de résolution des différends », la multiplication des changements inconstitutionnels de gouvernements, la recrudescence des violences envers les femmes et notamment les défenseures des droits humains, et mis en garde contre les funestes attaques de Daech et Al-Qaïda au Sahel, comme la poursuite de conflits prolongés, source de situations humanitaires désastreuses dans la Corne de l’Afrique, en Ethiopie, dans l’est de la République démocratique du Congo, au Mali, au Soudan et en Libye.

António Guterres a aussi partagé son inquiétude face à l’augmentation de la désinformation et des discours de haine, promus en armes de guerre, et rappelé aux Etats la responsabilité internationale qui leur incombe de renforcer leurs capacités à détecter et éteindre les conflits des leurs premiers signes. Il les a par ailleurs encouragés à s’attaquer à leurs déficits de gouvernance, illustrés en particulier par les restrictions des libertés et droits humains, qui compromettent la stabilité et le développement durable, et à poursuivre les efforts, en collaboration avec l’ONU, pour respecter ces principes lors des opérations de maintien de la paix déployées par l’Union africaine, pour lesquelles le Secrétaire général entend proposer une architecture de financement innovante dans son prochain rapport d’étape de financement en 2023.

Injustice climatique

Evoquant les défis mondiaux qui affectent aussi l’Union africaine, le chef de l’ONU s’est particulièrement indigné que « nous continuions à foncer tout droit vers le précipice climatique », rappelant que pour de nombreux pays africains, il ne s’agit plus d’une menace lointaine, mais d’une réalité quotidienne ; et d’un cas d’école d’injustice morale et économique infligé à un continent qui subit de plein fouet les conséquences d’émissions mondiales de gaz à effet de serre alors qu’il n’y contribue pratiquement pas.






António Guterres a ainsi rappelé les quatre saisons des pluies manquées dans la Corne de l’Afrique, un phénomène inédit en 40 ans qui menace les populations de famine, les tensions entre éleveurs et fermiers exacerbées par la sécheresse au Sahel, et les crues et ouragans qui affectent l’Afrique australe. Autant d’arguments, à ses yeux, pour encourager tous les dirigeants, y compris ceux du G20 qui contribuent à 80% des émissions de gaz à effet de serre, à concrétiser leurs engagements lors de la prochaine COP27, notamment leur promesse de fournir 100 milliards par an d’aide aux pays en développement pour faire face à ces défis, de doubler à 40 milliards par an les montants nécessaires à l’adaptation de ces pays au changement climatique, et d’aboutir à des actes concrets sur les questions de pertes et dommages, « un facteur de confiance entre pays développés et en développement, mais aussi de survie pour des nations à faibles revenus».

Le chef de l’ONU s’est aussi alarmé de la dégradation sociale et économique et de l’augmentation critique du coût de la vie causés par la pandémie de Covid-19 puis par la guerre en Ukraine. En dépit de l’Initiative céréalière de la mer Noire, des millions de personnes, parmi les plus vulnérables, sont confrontées à une flambée des prix alimentaires et de l’énergie, au fardeau écrasant de la dette, à l’inflation galopante et au manque d’accès au financement, alors que se profile une pénurie d’engrais qui pourrait affecter les récoltes de l’année prochaine.

Une situation « inacceptable » aux yeux du Secrétaire général, qui a appelé en septembre à un plan de relance des Objectifs de développement durable, sous l’égide du G20, afin de stimuler massivement l’aide au développement et exhorte aujourd’hui les institutions financières internationales et les banques multilatérales à faciliter l’accès des pays à faibles revenus aux financements, tout en prônant un nouveau mécanisme mondial efficace d’allègement de la dette.

Un continent qui réclame sa place au Conseil de sécurité  

António Guterres a martelé sa conviction qu’un développement durable, avec le Programme 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union africaine comme feuille de route, est « indispensable pour s’attaquer aux causes profondes des conflits, et ne laisser personne de côté ».

Pour sa part, Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine a appelé l’ONU à prendre mieux en compte les transformations profondes survenues à l’échelle des évolutions africaines et à remettre en cause le dogme qui gouverne les institutions internationales depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.






L’Afrique compte aujourd’hui 1,4 milliard d’habitants ; elle est le siège de 70% des missions de maintien de la paix et les sujets qui la concernent occupent la première place dans les débats onusiens. Or, regrette M. Mahamat, « elle est le seul vrai continent qui soit exclu de votre vénérable organe », le Conseil de sécurité.

« Comment cacher notre frustration de cette humiliante exclusion ? » a-t-il demandé. Avant d’exhorter les membres du Conseil à lui apporter « plus que des déclarations incantatoires et de décider de la place de l’Afrique dans cette institution, et de lui offrir mieux que la portion congrue des financements et investissements dans le climat et de lui ouvrir l’univers illimité de la science et des nouvelles technologies ».

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