En Guinée, des jeunes entrepreneurs agricoles ont décidé de miser sur l'innovation pour mieux s'adapter à un contexte économique et climatique qui se caractérise par sa complexité et son imprévisibilité. Il s'agit pour eux de rendre possible l'émergence d'un coût et d'un climat non hostiles à l'évolution de l'agriculture.
« Le contexte nouveau a conduit les agriculteurs de la région de Kindia à adapter les serres industrielles au climat guinéen », a indiqué l'ingénieur agronome Férébory Traoré avant d’ajouter que s'il y a une chose que les jeunes entrepreneurs agricoles guinéens cherchent aujourd’hui à atteindre, c'est l'agriculture de précision. C’est dans cette perspective que dans la sous-préfecture de Foulaya, à Kindia, Férébory Traoré et son équipe initient des projets agricoles innovants.
Ils font de l'agriculture sous serres, des serres artisanales fabriquées avec des matériaux locaux. Kindia, la cité des agrumes, cherche ainsi à renaître à travers l’innovation. «Quand nous avons essayé une fois de travailler avec les serres européennes, la chaleur en saison sèche a rendu la culture impossible. Donc, il fallait voir ce qu'il nous faut dans les conditions locales. Nous avons trouvé des moustiquaires en aluminium. On essaie de couvrir un quart, bien encadré, et on produit dedans. Du coup, on est protégé des insectes. Ensuite, nous avons installé l'irrigation goutte-à-goutte», a-t-il confié.
A Foulaya, ville située à l'entrée de Kindia, les jeunes agriculteurs ont installé un système d'irrigation au goutte-à-goutte. Une technique d'arrosage offre la possibilité d'irriguer les plantes avec toutes les substances dont il faut. L'ingénieur agronome notant qu'avec ce système, l'arrosagese fait par « fertiirrigation ». Les engrais partent ainsi à partir de l'eau qui vient au niveau des plants. Le plus important c’est le calcul des besoins du plant de façon journalière. Pour la conception des serres artisanales, ils utilisent du matériel 100% local, appliqué de manière simple pour un résultat durable.
Il faut souligner que la plupart des producteurs cherchent aujourd'hui à moderniser leur mode de production. Option qui est due certainement à l'arrivée massive de jeunes diplômés dans le secteur qui, eux, sont plus ingénieux, mais aussi plus imprégnés des avancées enregistrées dans les autres régions du monde.
