Au Ghana, Guinness Ghana Breweries (GGBL) confirme son statut de géant du marché brassicole. Malgré un contexte économique marqué par l’inflation et la dépréciation du cedi, la filiale du groupe français Castel a bouclé son exercice fiscal 2025 sur des résultats exceptionnels, atteignant un niveau record de rentabilité.
Selon les données publiées le 3 octobre, le brasseur a enregistré un bénéfice net de 334,6 millions de cedis (environ 26,5 millions de dollars), soit près de dix fois le résultat obtenu lors de l’exercice précédent (34,7 millions de cedis). Cette performance spectaculaire repose sur une croissance de 52 % du chiffre d’affaires, qui s’élève désormais à 3,6 milliards de cedis (285,6 millions de dollars), portée par une hausse des volumes de ventes de 15,4 %. Pour Frédéric Feraille, directeur général de GGBL, ce succès repose sur une combinaison de stratégies offensives : l’élargissement du réseau de distribution, passé de 35 000 à 42 000 points de vente, et l’intensification des campagnes de marque. Des initiatives phares telles que Matchday et Accravaganza ont contribué à renforcer la notoriété de la marque Guinness et à stimuler la demande, particulièrement dans les centres urbains.
Le président du conseil d’administration, Félix Addo, souligne pour sa part que le portefeuille bière de l’entreprise a dépassé 50 % de part de valeur sur le marché ghanéen en 2025 — une première en plus d’une décennie — consacrant Guinness Ghana comme leader incontesté du secteur. Le dynamisme ne se limite pas à la bière. Dans le segment des spiritueux, les marques internationales du groupe ont également brillé : Johnnie Walker et Baileys ont enregistré une croissance solide, tandis que la tequila a explosé de +293,8 %. Les boissons prêtes à consommer (ready-to-drink) ont progressé de 53 %, confirmant la diversification du portefeuille et la capacité du groupe à capter de nouveaux consommateurs, notamment jeunes et urbains.
Sur le plan opérationnel, la société a réussi à maîtriser ses coûts malgré un environnement inflationniste. L’accroissement de l’approvisionnement local, qui atteint désormais 69 % des intrants, a réduit la dépendance aux devises étrangères et renforcé les marges. Cette stratégie d’intégration locale s’inscrit dans la vision du groupe de soutenir l’agriculture ghanéenne tout en stabilisant ses coûts de production. Les charges globales — incluant les coûts de vente, le marketing, les taxes et les frais administratifs — ont certes augmenté de près de 40 %, pour atteindre 3,26 milliards de cedis, mais la progression du chiffre d’affaires a permis de préserver un excédent opérationnel solide.
Dans un contexte économique en mutation, marqué par la baisse de l’inflation de 23,8 % à 13,7 % et la stabilisation du cedi à 10,35 GHC pour 1 USD, Guinness Ghana a su tirer profit des signaux positifs du second semestre pour renforcer ses fondamentaux. Pour l’exercice 2026, la direction fixe des objectifs ambitieux : optimiser les lignes d’embouteillage via de nouveaux investissements, monter en gamme sur les spiritueux et les RTD, et renforcer les partenariats agricoles locaux. Avec cette stratégie, Guinness Ghana entend consolider sa croissance, maintenir son leadership et faire du marché ghanéen un modèle de performance durable dans le secteur brassicole africain.
