Filmmakers Mart (FMM) est une plateforme de production numérique basée au Nigéria qui aide les professionnels du cinéma et du divertissement (producteurs et créateurs indépendants, etc.) à trouver des prestataires pour organiser leurs tournages. La structure va bénéficier de l'appui de la Société financière internationale (SFI) qui actera ainsi son premier investissement dans le secteur audiovisuel nigérian.
Selon les explications fournies, Filmmakers Mart met les professionnels du secteur cinématographiques en relation avec des fournisseurs de services dont la réservation de lieux, la logistique (transport, hébergement), la restauration pour les équipes, et les démarches administratives comme les autorisations de tournage. De son côté la SFI a indiqué que son investissement servira à renforcer les services de FMM à développer de nouveaux outils comme des abonnements ou des services de postproduction, et à étendre son activité vers d’autres marchés africains, alors qu’elle est déjà aussi présente au Kenya, au Ghana, au Maroc et en Afrique du Sud.
On sait en outre que le projet bénéficie également de la participation du Sony Innovation Fund Africa, un fonds de capital-risque créé par le groupe Sony pour accompagner les entreprises africaines du numérique et du divertissement. Le soutien de la SFI à FMM s’inscrit dans une stratégie plus large de soutien aux industries créatives africaines. L’objectif affiché est de stimuler l’économie numérique en Afrique en s’appuyant sur la culture, la création de contenus et les technologies. Malgré une production substantielle et un public nombreux, le secteur audiovisuel africain est confronté à plusieurs difficultés, dont le manque d’infrastructures, l’accès limité au financement, le déficit de formations adaptées, ainsi que des problèmes logistiques pour les tournages.
Pour FMM, l'engagement de la SFI permet à cette dernière de stimuler l’activité économique dans ce secteur, et par ricochet accroître la qualité des productions africaines. "Cette initiative vise aussi à permettre aux créateurs africains de mieux s’insérer dans les chaînes de valeur mondiales de la production audiovisuelle. Pour les acteurs du cinéma sur le continent, l’implication de la SFI et de Sony ouvre des perspectives de développement à grande échelle, avec des possibilités plus larges d’exportation de contenu", a-t-on aussi fait savoir.
Les observateurs notent enfin que la SFI s’intéresse au financement du cinéma africain depuis maintenant un certain temps. Dernièrement, elle a aussi annoncé une collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD) et EbonyLife Media, un groupe nigérian actif dans la production audiovisuelle. Ensemble, ils étudient la création d’un véhicule d’investissement régional destiné à soutenir le secteur cinématographique sur le continent. Selon l’UNESCO, l’industrie cinématographique africaine génère environ 5 milliards USD par an et emploie près de 5 millions de personnes. L’organisation estime toutefois que son potentiel est bien plus grand.