Selon le rapport "Perspectives économiques régionales en Afrique Subsaharienne" publié par le Fonds monétaire International (FMI), l’économie de l’Afrique subsaharienne devrait connaître une croissance de 3,8% en 2025 contre 4% enregistré en 2024. Si l’Afrique de l’Ouest devrait enregistrer une performance plus marquante, l’Afrique centrale tend à stagner.
L’institution financière internationale estime que l’économie de la région est affectée par les turbulences de la conjoncture mondiale : baisse de la demande extérieure, faiblesse des cours des produits de base et durcissement des conditions financières, affectant plus sévèrement les exportateurs de matières premières et les pays fortement liés aux États-Unis. On constate cependant que l’Afrique de l’Ouest devrait connaître une croissance plus dynamique. La zone UEMOA, qui regroupe le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, devrait enregistrer un PIB réel de 6,3 %, en hausse de 0,2 point sur un an.
En revanche, l’Afrique centrale afficherait 2,4 % de croissance, soit un léger recul de 0,5 point par rapport à 2024. L’analyse du FMI montre que la croissance modeste de la CEMAC s’explique principalement par la situation en Guinée équatoriale, qui entrerait en récession de –4,2 % après une croissance de 1,9 % en 2024. Les effets de la baisse de la production pétrolière, alors que les recettes issues du pétrole et du gaz représentent plus de 80 % des revenus de l’État, expliquent cette situation. Pour le Gabon, la croissance devrait se situer à 2,8 %, soit une très légère baisse de 0,3 point. Une relative stabilité qui devrait aussi être constatée au Cameroun, considéré comme le pilier économique de la sous-région.
On sait en outre que le Sénégal, qui devrait atteindre 8,4 % de croissance cette année, contre 6,7 % en 2024, est l’une des plus performantes du continent. La montée en puissance du secteur pétrolier est le principal moteur de ce bond en avant. Au mois de mars dernier, le FMI soulignait déjà la "solide performance du secteur des hydrocarbures" au Sénégal en 2024, précisant que l’activité économique y était restée "résiliente". Ce qui n’est pas le cas du Niger, qui devrait enregistrer un recul notable en dépit du redémarrage attendu des échanges commerciaux avec le Bénin.