L’économie du Botswana reste très peu diversifiée en matière d’exportations. Au cours des dernières décennies, le pays a adopté un modèle fondé sur l’exploitation des ressources naturelles, qui repose essentiellement sur l’extraction de diamants. Mais Gaborone veut maintenant changer la donne.
Le gouvernement botswanais est actuellement en train de mobiliser les ressources pour soutenir les mesures qui visent à stimuler la reprise économique, à faciliter davantage la participation du secteur privé dans la reprise économique et à promouvoir une agriculture et un développement industriel respectueux du climat. Il s’agit aussi de mettre en place divers dispositifs pour améliorer les revenus, créer une autorité de régulation des marchés publics et faciliter les partenariats public-privé.
En outre, Gaborone affirme vouloir stimuler la transformation de l’agriculture et de l’industrie par le secteur privé. Une politique nationale de développement et de transformation de l’agriculture sera mise en place ainsi qu’un organisme de réglementation de l’industrie de la viande. « Le projet va aussi permettre d’améliorer le régime de facilitation des investissements au Botswana », a-t-on ajouté avant de souligner que le pays dispose d’un secteur public dynamique, jouit d’une stabilité macroéconomique satisfaisante malgré la pandémie de Covid-19 et l’impact de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
Parmi les partenaires au développement qui ont répondu à l’appel des autorités botswanaises, la Banque africaine de développement (BAD). Le Conseil d’administration de cette dernière vient de donner son feu vert pour un prêt de 179,66 millions de dollars américains au Botswana, pour soutenir les réformes gouvernementales visant à rétablir la stabilité budgétaire et à stimuler la reprise économique postpandémique.
« Pour accroître la résilience et l’inclusion sociale, le programme renforcera le cadre politique des micros, petites et moyennes entreprises (MPME), favorisera l’adoption d’une politique de formation technique et professionnelle et le déploiement d’un registre social unique. La mise en œuvre du programme va profiter directement à plusieurs ministères, départements et agences gouvernementales. Les entreprises, y compris les micros, petites et moyennes entreprises, en profiteront également, en particulier celles opérant dans les secteurs agricole et manufacturier », a a indiqué la BAD qui a constaté qu’il est temps pour le pays de diversifier son économie pour ne pas trop dépendre de l’extraction des diamants.
A savoir en effet que jusqu’ici, la manne diamantaire représente près de 89 % des revenus d'exportation de l’ancienne possession britannique, équivalant à 36 % du PIB. « L'économie du Botswana est vulnérable face à la fin du diamant prévu dans moins de 15 ans. Ces dernières décennies, on observe un déclin d'activités économiques dans plusieurs secteurs. Lors de l'indépendance, l'agriculture représentait plus de 40 % du PIB, et elle ne représente plus en moyenne que 2,2 % du PIB sur la décennie 2000, d’où l’importance de diversifier l’économie », a expliqué un analyste économique de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe).
