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[DOSSIER] BOURSES AFRICAINES – ASEA 2021 | Les constats et les recommandations



La 24ème édition de la Conférence annuelle de l’Association des Bourses africaines, organisée sous le thème « Les marchés financiers, moteurs essentiels de l’émergence de l’Afrique », s’est tenue à Casablanca, au Maroc. Pour rappel, l’African Securities Exchanges Association (ASEA), créée en 1993, est la première association des bourses de valeurs mobilières en Afrique qui a pour objectif de développer les bourses membres et fournir une plateforme de mise en réseau. Retour sur les recommandations et messages saillants de ces assisises.

Lors de la séance d’ouverture de la conférence, la Ministre de l’Economie et des Finances du Maroc, le Président de l’Association des bourses africaines (ASEA), la Présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux et le Président du conseil d’administration de la Bourse de Casablanca, ainsi que son Directeur Général, ont tous été unanimes sur la pertinence de la thématique choisie pour cette 24ème conférence. Les discours ont en outre confirmé le rôle moteur des marchés des capitaux africains dans la relance économique du continent.

Au vu du contexte économique actuel, le rôle saillant que devraient jouer les bourses africaines dans la relance économique du continent n’est plus à démontrer. La conférence a permis de faire l’état des lieux du secteur et de confirmer que la relance post Covid-19 nécessite la mobilisation de fonds importants, plus de 250 milliards de dollars. Un constat qui fait écho à la déclaration de Macky Sall, Président du Sénégal, lors de la 76ème session de l’Assemblée générale de l’ONU.

Un constat ressorti lors de cette plénière comme un fait auquel il faudra faire face notamment en mobilisant les marchés des capitaux. L’objectif, selon les organisateurs de la conférence, était de répondre à différentes questions. Comment les marchés des capitaux peuvent accélérer la reprise économique, financer les gouvernements et les infrastructures, aider les entreprises publiques à financer leur développement et à diversifier leurs sources de financement ainsi que mobiliser les capitaux nécessaires au développement des PME, en quête d’opportunités d’expansion et de création d’emplois.

Une conférence à 6 panels


Le premier panel a été consacré à la préparation du terrain pour accélérer le développement des marchés financiers en Afrique. Il a été modéré par l’expert financier international Christopher Charlier et a connu la participation d’intervenants de renom de la finance à l’instar de Mohamed Farid Saleh, le président de la Bourse égyptienne. Comme expliqué par Nandini Sukumar, Présidente de World Federation of Exchanges, ce panel a identifié le rôle crucial des gouvernements qui doivent travailler avec la Bourse pour créer l’environnement adéquat qui permet aux entreprises de s’introduire en bourse.

 


Le Panel 2 s’est penché pour sa part que le « Financement des gouvernements, des entreprises publiques et des infrastructures du continent ». Ce dernier a été modéré par Richard Eckrich, chargé de l’Investissement chez SFI pour la région Moyen Orient et Afrique et a connu la participation de plusieurs experts africains et internationaux dont Michael Wagner du cabinet Oliver Wyman, Olumide Bolumole de la Bourse du Nigéria et Opuiyo Oforiokuma du Fonds Africa50 pour l’accélération des infrastructures. Le Panel 2 a mis en relief le défi particulier en Afrique concernant notamment la variété et le niveau de liquidité nécessaires. Les bourses pouvant être, pour les entreprises publiques, un moyen pour le gouvernement de lever des capitaux en les introduisant en bourse.
 
Le 3ème panel a eu pour thématique « Anticiper l’avenir des technologies disruptives : tendances clés et défis de mise en œuvre dans le secteur des marchés financiers ». Modéré par Selloua Chakri, Directeur Général de SCL Advisory Limited, ce panel a mis les nouvelles technologies au centre du débat et les a placées comme levier de développement des bourses africaines. Il a été fait constat de l’importance de s’adapter aux nouvelles technologies qui sont des catalyseurs. 

Quant au quatrième panel, il a eu pour sujet « Comment l’économie africaine est devenue cool : La montée en puissance d’une classe d’actifs ». Modéré par Charles Robertson, Economiste en chef Monde et Responsable de la macro stratégie chez Renaissance Capital, ce panel est revenu sur le développement des marchés des capitaux africains ainsi que leurs potentiels. Le 5ème panel a porté sur le Financement des PME par le marché et a connu la participation du Directeur Général de la Bourse de Nairobi, Geoffrey O. Odundo, du Vice –président de la Bourse de Botswana, Thapelo Tsheole, de Shanthi Divakaran de la Banque Mondiale et de Nasser Seddiqi, Directeur des opérations financières et marchés à l’AMMC.

Enfin, le dernier panel a traité le thème « Qui a peur de l’investissement à impact ? ». Il a été modéré par Shameela Soobramoney, Directeur de la durabilité chez la Bourse de Johannesburg avec la participation, notamment de Neil Gregory de l’IFC, Karim El Hnot de Société Générale Maroc et Rachid El Achhab de CDG Capital Gestion. Ce panel a mis la lumière sur l’importance de l’investissement durable. Ce dernier qui constitue une véritable philosophie d’investissement innovante, présente plus que jamais une opportunité pour mobiliser les sources de financement publiques et privées nécessaires à une croissance durable et inclusive en Afrique.

D’importants rapports présentés


En parallèle des panels, des présentations sur des thématiques spécifiques ont été faites par des experts de divers horizons. La présentation de Mounssif Aderkaoui, à la tête de la Direction des Etudes et Prévisions Financières du Ministère marocain de l’Economie et des Finances, s’est articulée autour de « L’Afrique à l’épreuve du changement climatique : Quels sont les enjeux et défis de financement ?

Après avoir présenté la situation des impacts et enjeux du financement, suite aux changements climatiques en Afrique, il est revenu sur la situation des financements verts en Afrique, leurs caractéristiques et leur évolution. Enfin, il a soutenu l’implication du système financier local et l’intégration des budgets verts dans les programmes de développement et de planification nationaux, locaux et municipaux.
 
Par ailleurs, trois rapports des comités de l’ASEA ont été à l’ordre du jour. L’un a porté sur les technologies disruptives et a été présenté par Mohamed Saad, DGA de la Bourse de Casablanca. L’autre a porté sur la durabilité et a été présenté par Ahmed Rushdy de la bourse égyptienne. Enfin, une présentation sur l’intégration des marchés de capitaux africains a été faite par Lina Tonui, le chef du projet de liaison des bourses africaines (AELP).
 
A noter également que le rapport sur les travaux du groupe « Technologies disruptives » a permis de rapporter les résultats d’une étude menée autour de l’usage ainsi que le potentiel et la valeur ajoutée qu’offrent ces technologies pour les bourses africaines. Ainsi, 72% des répondants s’attendent, suite à l’usage des technologies disruptives, à un impact direct sur les revenues, les opportunités et la gestion des coûts.
 
Le rapport sur la finance durable a été réalisé pour sa part suite à un questionnaire administré aux bourses africaines, membres de l’ASEA, et a porté sur quatre piliers : l’impact de l’évaluation interne, les rapports de durabilité, l’introduction des indices durables dans les marchés et la promotion des produits de la finance verte ainsi que l’éducation du marché et l’égalité. Il en ressort que seulement 6 bourses africaines disposent d’indice de durabilité, en l’occurrence les bourses de Casablanca, d’Egypte, de Johannesburg, du Cap vert, de Maurice et de Nigeria.




Par ailleurs, la connexion des bourses africaines, présente de multiples avantages. Le plus impactant réside dans le fait que la connexion de 7 bourses africaines et 14 pays du continent avec plus de 1400 milliards de dollars de capitalisation permet de disposer d’une offre riche en produits et un accès large aux entreprises africaines.

Cette 24ème conférence était également l’occasion pour la Banque Mondiale et l’IFC de présenter son rapport très instructif sur : « Les entreprises publiques dans les économies émergentes et en développement – Leçons tirées de 30 ans de succès et d’échecs ». Ce rapport a été réalisé, à l’initiative de la Bourse de Casablanca et de l’ASEA, après analyse de la cotation des entreprises dans les économies émergentes et en développement.
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