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BLANCHIMENT D'ARGENT | Ce que révèle le Basel AML Index

Le classement 2025 du Basel Anti-Money Laundering Index met en lumière une évolution contrastée de la lutte contre le blanchiment d’argent en Afrique.


Le classement 2025 du Basel Anti-Money Laundering Index met en lumière une évolution contrastée de la lutte contre le blanchiment d’argent en Afrique. Si plusieurs pays du continent demeurent parmi les plus exposés au risque au niveau mondial, l’Afrique subsaharienne affiche néanmoins des progrès notables, avec une amélioration des scores pour 70 % des pays étudiés cette année.


Publié le lundi 8 décembre par le Basel Institute on Governance, rattaché à l’Université de Bâle en Suisse, l’indice évalue la vulnérabilité de 177 pays et territoires au blanchiment d’argent et aux crimes financiers connexes, ainsi que leurs capacités à y faire face. L’analyse repose sur 17 indicateurs provenant notamment des évaluations du Groupe d’action financière (GAFI), de Transparency International et de la Banque mondiale. Ces indicateurs sont regroupés en cinq grandes catégories, parmi lesquelles la qualité du cadre réglementaire de lutte contre le blanchiment d’argent, les risques de corruption et de fraude, la transparence financière, la responsabilité publique, ainsi que les risques juridiques et politiques.


Les scores sont normalisés sur une échelle de 0 à 10, un score élevé traduisant un risque plus important. Selon la méthodologie de l’indice, les pays sont classés en trois niveaux : risque faible (moins de 4,70 points), risque moyen (entre 4,70 et 6,08 points) et risque élevé (au-delà de 6,08 points). À l’échelle africaine, la République démocratique du Congo apparaît comme le pays le plus exposé, avec un score de 7,63 points, se classant au troisième rang mondial. Elle est suivie du Tchad (4e mondial), de la Guinée équatoriale (5e), du Gabon (8e), de la Centrafrique (9e) et de la Guinée-Bissau (10e). La République du Congo, Djibouti, le Niger et l’Algérie complètent le top 10 des pays africains les plus à risque. Ces résultats traduisent des faiblesses persistantes en matière de gouvernance, de transparence financière et de lutte contre la corruption.


À l’opposé, les pays africains les moins exposés au blanchiment d’argent sont le Botswana, avec un score de 4,12 points, suivi des Seychelles et de Maurice. Ces trois pays sont les seuls du continent à figurer dans la catégorie de risque faible. La Tunisie, la Namibie, le Maroc, le Ghana, l’Égypte, la Zambie et le Sénégal complètent le groupe des pays africains les mieux classés, bien qu’ils restent majoritairement dans la catégorie de risque moyen. Malgré un score moyen régional encore élevé, à 6,14 points, l’Afrique subsaharienne se distingue cette année par une dynamique positive. Le retrait de six pays de la liste grise du GAFI a contribué à cette amélioration. Fait marquant, sept des dix pays ayant le plus progressé au niveau mondial sont issus de cette région, dont le Liberia, le Mozambique, le Burkina Faso, le Nigeria, le Mali, la Tanzanie et la Côte d’Ivoire. Le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ont même réussi à passer de la catégorie à risque élevé à celle à risque moyen.


Au total, sur les 48 pays africains couverts par l’indice, 25 demeurent classés à risque élevé, 20 à risque moyen et seulement trois à risque faible. À l’échelle mondiale, la Birmanie arrive en tête des pays les plus exposés, tandis que la Finlande, l’Islande et le Danemark figurent parmi les États les moins vulnérables. Ces résultats rappellent que, malgré des avancées encourageantes, la lutte contre le blanchiment d’argent en Afrique reste un chantier majeur.

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