Le groupe espagnol Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles (CAF) a signé trois accords stratégiques avec l’Autorité nationale des tunnels (NAT), organisme en charge du réseau métropolitain égyptien. D’un montant global de plus de 450 millions d’euros, soit environ 530 millions de dollars, ces contrats visent à prolonger de 20 ans la durée de vie des rames existantes et à améliorer l’expérience des millions de passagers qui utilisent quotidiennement ce mode de transport.
Concrètement, le programme concerne la modernisation de 39 rames de la ligne 2 ainsi que la maintenance des rames des lignes 1 et 2 du métro du Caire. L’objectif est double : accroître la sécurité et le confort des usagers, tout en intégrant des services modernes comme la connectivité Wi-Fi ou la vidéosurveillance. Ces innovations permettront non seulement de répondre aux besoins croissants d’une population en forte expansion, mais aussi de rapprocher le réseau cairote des standards internationaux en matière de transport urbain.
Avec près de 23 millions d’habitants dans son aire métropolitaine, selon les estimations de World Population, la capitale égyptienne fait face à des défis de mobilité sans précédent. Le métro, mis en service en 1987, est l’épine dorsale du système de transport urbain. Or, le vieillissement du matériel roulant et l’augmentation constante du nombre de passagers imposaient une modernisation en profondeur. L’intervention de CAF s’inscrit dans ce contexte stratégique.
Selon les explications fournies, le projet illustre aussi la stratégie de l’Espagne pour renforcer sa présence industrielle à l’international. Le financement repose sur le Fonds pour l’internationalisation des entreprises (FIEM), géré par le secrétariat d’État espagnol au Commerce. Ce mécanisme soutient l’implantation des entreprises espagnoles sur des marchés stratégiques et compétitifs. En Égypte, où des acteurs comme la Chine, la France ou la Corée du Sud sont déjà présents, Madrid affirme ainsi sa volonté de se positionner durablement.
Le contrat signé par CAF n’est pas une première. Le constructeur espagnol mène déjà d’autres projets dans le pays des pharaons, comme la réhabilitation du dépôt de maintenance de Kozzika. À travers ces initiatives, il cherche à devenir un partenaire clé de la modernisation ferroviaire égyptienne, dans un pays qui a lancé un vaste plan d’extension et de modernisation de ses infrastructures de transport. Mais l’enjeu dépasse les frontières égyptiennes. En modernisant le métro du Caire, CAF se donne une visibilité accrue sur l’ensemble du continent africain. Les défis de mobilité rencontrés dans la capitale égyptienne résonnent en effet avec ceux de nombreuses métropoles africaines en pleine croissance démographique, comme Lagos, Abidjan ou Addis-Abeba.
Enfin, l'entreprise espagnole soutient que le choix de prolonger la durée de vie des rames existantes, plutôt que de procéder uniquement à de nouvelles acquisitions, traduit une approche plus durable et économiquement rationnelle. Dans un contexte où l’efficacité énergétique et la réduction de l’empreinte environnementale sont devenues des priorités mondiales, cette stratégie apparaît comme une alternative innovante et adaptée aux réalités des pays en développement.
