Le 17ᵉ Sommet des affaires États-Unis - Afrique se tient à Luanda du 23 au 27 juin 2025, réunissant plus de 1 500 participants, dont des chefs d’État comme Brice Clotaire Oligui Nguema (Gabon) et Félix Tshisekedi (RDC), ainsi que des leaders économiques et politiques des deux continents.
Placée sous le thème « Les voies de la prospérité », la rencontre vise à renforcer les partenariats économiques entre l’Afrique et les États-Unis dans des domaines clés : énergie, agro-industrie, santé, infrastructures, finance et technologies.
L’Angola, pays hôte et président en exercice de l’Union africaine, entend jouer un rôle de pont stratégique, notamment à travers le projet du corridor de Lobito. Selon Florie Liser, PDG du Corporate Council on Africa, ce sommet représente une opportunité majeure pour relancer les relations économiques, après les tensions de l’ère Trump. Plusieurs annonces d’investissements et de financements innovants sont attendues.
USA–Africa Business Summit est un forum majeur co-organisé par le Corporate Council on Africa (CCA) et le gouvernement angolais. Les participants se sont réunis autour du thème "Pathways to Prosperity: A Shared Vision for U.S.–Africa Partnership". Ce choix de Luanda intervient dans un contexte particulier : il coïncide avec le 50ᵉ anniversaire de l’indépendance de l’Angola, la prise de présidence tournante de l’Union africaine par ce pays, ainsi que la signature récente d’un accord sur le corridor ferroviaire de Lobito. Autant d’éléments renforçant la portée symbolique et stratégique de l'événement.
L'Angola affirme ses ambitions
En accueillant ce sommet , l'Angola veut confirmer sa montée en puissance sur le continent et booster sa visibilité sur la scène géoéconomique mondiale. Grâce à ses réserves pétrolières, il figure parmi les plus grands exportateurs de brut, mais peinait jusqu’ici à diversifier son économie. Aujourd’hui, avec l'essor du corridor de Lobito, reliant la RDC, la Zambie et l'Angola, il vise à devenir un hub logistique, minier et industriel. On souligne en outre que l’événement s’inscrit dans un cadre global où les États-Unis cherchent à renforcer leur présence en Afrique, face à l’influence croissante de la Chine. "Le sommet se positionne comme un instrument de soft power économique, visant à renforcer la coopération américaine en matière d’investissements privés, plutôt que d’aide purement publique", a-t-on aussi commenté.
Le 23 juin, lors de la cérémonie d’ouverture, les intervenants ont souligné l’importance d'avoir une vision commune pour le développement commercial et l’innovation en Afrique. S'en est suivi un panel exceptionnel de plus de 100 dirigeants d'entreprises et de gouvernements venus présenter des solutions aux défis commerciaux actuels dans les domaines de l'agroalimentaire, de la finance, de l'énergie, de la santé, des infrastructures, des TIC, des industries créatives et bien plus encore.
Les sujets de discussions ont été divers : les infrastructures, la santé, la fabrication, l’économie numérique, la finance, les énergies renouvelables, la technologie et l’exploitation minière. A noter aussi les sessions plénières sur «L’avenir du partenariat entre les États-Unis et l’Afrique», «Corridor de Lobito : renforcer les partenariats pour l’avenir des infrastructures dans le continent», «Les voies de la prospérité : une vision partagée du partenariat entre les États-Unis et l’Afrique» et «Les femmes et le leadership: stimuler l’innovation, catalyser les investissements» et «Promouvoir les partenariats énergétiques».
Les organisateurs ont également noté dans un communiqué qui a marqué le lancement du sommet que plusieurs tables rondes et des panels abordent divers sujets, notamment «Investir dans l’avenir : des solutions durables et évolutives pour les villes africaines en pleine croissance», «Libérer le potentiel gazier de l’Afrique: voies vers une croissance durable et la sécurité énergétique» et «Débloquer des capitaux pour les infrastructures africaines grâce à des financements innovants».
Des relations économiques à revoir
Lors de ce sommet États-Unis–Afrique, plusieurs chefs d’État africains ont aussi uni leurs voix pour réclamer une refonte des relations économiques avec les Etats-Unis. Ces dirigeants africains estiment que dans un contexte mondial marqué par des défis économiques et géopolitiques, il est devenu indispensable de développer des partenariats plus équitables, capables de soutenir le développement durable du continent.
Ainsi, les leaders africains ont appelé à la suppression des barrières douanières qui freinent les exportations africaines vers le marché américain. Ils ont également plaidé pour des investissements massifs dans l’industrialisation, un levier jugé essentiel pour réduire la dépendance aux importations et stimuler la création d’emplois. L'occasion a aussi été mise à profit pour rappeler que l’Afrique ne compte plus se contenter d’être un fournisseur de matières premières. Que le continent a besoin de partenaires qui investissent dans sa capacité à transformer ses ressources sur place.
Par ailleurs, le sommet, qui a réuni des délégations de haut niveau, même si certains ont souhaité que les Etats-Unis soient représentés par des "dirigeants plus importants", a mis en lumière les opportunités offertes par l’Accord de libre-échange continental africain (ZLECAf), tout en soulignant les obstacles persistants, notamment l’accès limité aux financements et aux technologies. Les dirigeants ont exhorté les États-Unis à adopter une approche plus inclusive, en alignant leurs politiques commerciales sur les aspirations africaines à une croissance économique autonome.
