L’événement (11 au 14 août 2022) dédié aux arts et cultures vodoun met en avant les créations artistiques contemporaines et la recherche scientifique aux côtés des cérémonies rituelles, des projections documentaires et des concerts.
Selon les organisateurs, le défi relevé est de réunir à Ouidah, au Bénin, la plus large connexion possible d’artistes et d’intellectuels qui s’inspirent de l’esthétique vodoun. Les mettre en conversation dans cet endroit sacré, le Palais du chef suprême du vodoun, qui est aussi un lieu sacré pour la plupart des vodouisants afrodescendants.
Lilly Houngnihin, directrice de Laboratorio Arts contemporains est première responsable de la Biennale, lors d’une interviews accordée à RFI, a indiqué que l’événement propose aussi une rétrospective de films réalisés sur le vodoun, avec un cycle notamment autour des œuvres de Charles Najman, qui avait filmé la première biennale dédiée au vodoun qui a eu lieu en 1992 à Ouidah.
« Nous faisons aussi une large place à la scène émergente du Bénin comme Valdo Idaël et sa musicothérapie ou encore Koudy Fagbemi qui est dans l’héritage du savoir-faire musical yoruba. C’est le groupe BIM (Bénin International musical) qui va clôturer la biennale », a également souligné Lilly Houngnihin.
Quant au Laboratorio Arts Contemporains, il est présenté comme une plateforme intercontinentale de mise en œuvre de projets de coopération dans le champ des industries culturelles et créatives. Il dispose de trois représentations au Bénin, en Suisse et en Haïti. Cette structure affirme accorder la priorité à la mobilité des artistes avec des projets qui se déroulent en Afrique de l’Ouest, en Europe, ou dans les Caraïbes et qui font intervenir des artistes qui interrogent les crises majeures qui secouent nos sociétés.
Quand Laboratorio Arts Contemporains a été créé en 2010, décision été prise se mettre à l’intersection de la recherche scientifique et de la création artistique contemporaine. Et le vodoun est un marqueur identitaire fort pour les Béninois, sans parler de « l’acception religieuse ésotérique du vodoun qui a été la plus vulgarisée ». Pour les organisateurs de la Biennale, le vodoun est un mode de pensée, tout un système civilisationnel qui comprend effectivement un axe religieux, mais qui est aussi porteur d’une esthétique particulière...
« Dès la naissance, il y a des rituels qui vous sont appliqués et qui font de vous, à plus ou moins grande échelle, quelqu’un qui est sensibilisé à l’esthétique vodun. Quand on parle des arts et des cultures vodoun, c’est toute cette esthétique et ces modes de pensée transmis de génération en génération », a ajouté Lilly Houngnihin avant de souligner que cette Biennale est une façon de rassembler tous ces modes de pensées et de les faire revenir ici pour discuter des enjeux des questions aujourd’hui.
