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COVID-19 | L’Afrique allège les mesures restrictives



Avec la baisse notable du nombre de nouveaux cas de Covid-19, de nombreux pays d’Afrique allègent de plus en plus les mesures de surveillance et de quarantaine prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Même s’il est important pour les pays de rouvrir leur économie et de reprendre une vie sociale, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) invite les pays à la vigilance.

Avec le nombre peu élevé de nouveaux cas et la pression qui s’accentue pour l’ouverture de leur économie, les pays commencent à alléger les mesures sanitaires liées à la pandémie. De la Côte d’Ivoire au Gabon, en passant par Madagascar ou encore l’Afrique du Sud, les autorités ont pris ces dernières semaines des décisions importantes allant dans ce sens. Une enquête menée par l’OMS en mars 2022 révèle que sept pays sur les 21 qui ont rapporté des données n’imposent plus de quarantaine aux personnes exposées au virus. Un pays n’impose plus l’isolement des cas confirmés, tandis que quatre pays n’exigent plus l’isolement que pour les cas symptomatiques.

On sait en outre que vingt-deux pays interdisent les rassemblements de masse, contre 41 pays il y a un an. Mais selon les données reçues sur le portail de l’OMS qui lui permet de suivre les mesures de santé publique mises en œuvre par les pays, le port du masque reste obligatoire dans la majorité des pays. Quarante-trois pays maintiennent le port du masque, même si cette mesure a été assouplie dans plusieurs pays où les masques restent obligatoires uniquement dans les transports publics ou dans les espaces fermés.


Recherche des cas contacts 


Mais l’OMS rappelle aussi que la recherche de cas contacts demeure une stratégie essentielle pour freiner la propagation du virus et réduire la mortalité. En août 2020, vingt-trois des 54 pays du continent africain effectuaient une recherche de l’ensemble des cas contacts, ce qui implique de répertorier et de suivre tous les contacts d’un cas confirmé. Avec l’évolution de la pandémie, les pays se sont tournés vers une recherche des cas contacts prioritaires, ce qui implique de ne suivre que les personnes présentant un risque élevé d’infection ou développant une forme grave de la maladie. 





Sur la base de l’analyse de données en accès libre, l’OMS constate qu’au 15 mars 2022, treize pays effectuaient une surveillance de l’ensemble des cas, alors que 19 pays procédaient à une recherche des cas contacts jugés prioritaires. Vingt-deux pays africains n’effectuaient plus aucune recherche des cas contacts. « Il est inquiétant de constater que près de la moitié des pays d’Afrique ont cessé de procéder à la recherche des cas contacts », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Cela constitue pourtant, avec un dépistage robuste, l’épine dorsale de toute riposte à une pandémie. Sans ces informations critiques, il est difficile de suivre la propagation du virus et d’identifier les foyers de nouveaux cas de COVID-19 qui peuvent être causés par des variants connus ou émergents. »

En plus de la recherche des cas contacts, le dépistage constitue une stratégie de surveillance essentielle. L’OMS estime que les pays qui réalisent au moins 10 tests pour 10 000 habitants par semaine ont un taux de dépistage satisfaisant. Lors du premier trimestre 2022, seuls 27 % des pays ont atteint cet objectif hebdomadaire, ce qui traduit une baisse préoccupante des taux de dépistage par rapport à 2021, année au cours de laquelle 40 % des pays avaient atteint le seuil de référence. En plus des tests par amplification génique (PCR) et des tests de diagnostic rapide basés sur la détection des antigènes, l’OMS recommande également l’auto-dépistage à l’aide de tests de détection rapide des antigènes, afin d’élargir l’accès aux produits de diagnostic. L’OMS a par ailleurs déjà publié des orientations sur le sujet.

Couverture vaccinale à étendre


Alors que le nombre de cas de COVID-19 a diminué sur tout le continent depuis le pic de la quatrième vague induite par le variant Omicron début janvier 2022, la couverture vaccinale reste néanmoins largement inférieure à celle du reste du monde. Environ 201 millions de personnes, soit 15,6 % de la population, sont entièrement vaccinées en Afrique, par rapport à la moyenne mondiale de 57 %.





Bien que l’approvisionnement en vaccins ait considérablement augmenté en Afrique, le continent peine encore à étendre le déploiement de la vaccination. Le taux de vaccination doit être multiplié par six pour que le continent atteigne l’objectif de 70 % de couverture vaccinale fixé pour la fin du premier semestre de cette année. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) et leurs partenaires lancent une nouvelle initiative qui vise à éliminer les obstacles empêchant d'atteindre cet objectif.

Jusqu’à présent, l’Afrique a reçu plus près de 600 millions de doses de vaccins, dont 58 % via le mécanisme COVAX, 36 % dans le cadre d’accords bilatéraux et 6 % par l’intermédiaire du Fonds africain pour l’acquisition des vaccins (AVAT) créé par l’Union africaine. En janvier 2022, un total de 96 millions de doses de vaccins ont été expédiées vers l’Afrique, soit plus du double des doses de vaccins que ce continent a reçues il y a six mois. L’augmentation des livraisons a atténué les pénuries et a attiré l’attention sur la nécessité pour les pays d’accélérer le rythme du déploiement des vaccins.

« Le monde a enfin entendu nos appels. L’Afrique a désormais accès aux vaccins qu’elle réclamait depuis trop longtemps. C’est une signe d’espoir pour cette année », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti. Cependant, un réseau d’approvisionnement fiable doit aller de pair avec un financement opérationnel afin que les doses reçues quittent les dépôts où elles sont stockées pour être administrées aux populations. L’OMS et ses partenaires affirment collaborer avec les pays pour régler de toute urgence les problèmes opérationnels qui se posent, notamment en aidant les travailleurs de la santé à accélérer la livraison des vaccins. 

Actuellement, six millions de personnes sont vaccinées en moyenne chaque semaine en Afrique. Il faut passer à 36 millions de personnes vaccinées par semaine pour atteindre l’objectif de couverture vaccinale, tel que convenu au niveau mondial. S’il est vrai que Maurice et les Seychelles ont déjà atteint l’objectif de 70 % et que sept pays africains ont réussi à vacciner 40 % de leur population, les taux de vaccination restent faibles sur le continent. Vingt et un pays ont entièrement vacciné moins de 10 % de leur population, alors que 16 pays ont vacciné moins de 5 % de leur population, et trois pays ont entièrement vacciné moins de 2 % de leur population. 

La Covid-19 est toujours là


« Depuis plus de deux ans, la pandémie exerce une emprise douloureuse sur nos vies, et l’on comprend aisément le besoin impérieux pour les pays de relancer leur économie et les moyens de subsistance. Cependant, la pandémie n’est pas encore terminée et les mesures de prévention devraient être assouplies avec prudence, avec une évaluation par les autorités sanitaires des risques par rapport aux bienfaits attendus. Alléger les mesures de santé publique ne signifie pas relâcher les efforts de vigilance pandémique », a indiqué l’OMS.

L’organisation qui soutient avoir fourni aux pays des orientations claires sur la manière d’appliquer et d’ajuster les mesures de santé publique et les mesures sociales dans différents contextes et situations à mesure que la pandémie évolue. Dans ces orientations, il est recommandé aux pays d’adopter une approche globale qui évalue les risques et les bienfaits escomptés lorsqu’ils décident d’assouplir ou non les mesures barrières. Chaque pays doit prendre en compte la capacité de son système de santé, l’immunité de sa population face à la Covid-19 et ses priorités socioéconomiques. Si les mesures sont assouplies, un système devrait être mis en place pour les rétablir rapidement dans le cas où la situation sanitaire se dégraderait dans le pays.

Par ailleurs, à mesure que les pays lèvent ou ajustent les mesures de santé publique, il est essentiel de s’assurer que des systèmes sont mis en place pour suivre de près les tendances de l’infection, permettre une détection et un traitement diligents des personnes infectées, ainsi qu’une riposte rapide en cas d’émergence de nouveaux variants préoccupants. Les pays devraient également généraliser la vaccination afin d’accroître le nombre de personnes protégées contre les effets néfastes du virus.





Au cours d’une conférence de presse en ligne organisée par le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, en présence du Dr Norbert Ndjeka, Directeur du contrôle et de la gestion de la tuberculose au Département de la Santé d’Afrique du Sud, et du Dr Ifedayo Adetifa, Directeur général du Centre de contrôle des maladies du Nigéria, de éclairages sur la situation pandémique ont été fournis cette semaine. Étaient également présents pour répondre aux questions les experts le Dr Richard Mihigo, Coordonnateur du Programme de vaccination et de mise au point des vaccins, le Dr Thierno Baldé, Responsable des opérations de riposte à la Covid-19, et le Dr Michel Gasana, Spécialiste de la tuberculose, ainsi que le Dr Randy Mungwira, Responsable adjoint des opérations de riposte à la polio au bureau de l’OMS au Malawi.

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